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Un trésor méconnu : Les archives du Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap

par Élaine Sirois, directrice des archives Deschâtelets-NDC

Présentation

Le Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap de Trois-Rivières est le deuxième plus grand sanctuaire marial en Amérique du Nord, il attire plus de 400 000 pèlerins par année[1]. Lieu de dévotion depuis les débuts de la colonie, témoin de la naissance et du développement du Cap-de-la-Madeleine, ses archives illustrent la vie religieuse, artistique, culturelle, sociale, touristique et économique de la région. Dès 1902, le Sanctuaire est confié aux missionnaires Oblats de Marie Immaculée qui construisent une résidence au sous-sol où les archives seront conservées. Cette incursion dans les archives est le résultat d’une évaluation demandée par les Oblats qui en ont la garde et la responsabilité.

Historique

La première chapelle construite au Cap-de-la-Madeleine en 1659 par Pierre Boucher et vendue aux Jésuites deux ans plus tard, devient la première église de la paroisse Ste-Madeleine. Au fil des ans, le site se développe et de nouvelles constructions s’érigent pour répondre aux besoins de la population. En 1720, une église en pierres est inaugurée, aujourd’hui appelée « Petit Sanctuaire » et en 1880, une nouvelle église, plus grande, est bâtie.

Le Petit Sanctuaire fut dédié à la Vierge dès 1888. C’est l’époque du père Frédéric Janssoone, un franciscain français qui décida d’aider l’abbé Désilets, curé de la paroisse, à promouvoir le Sanctuaire et le culte marial. Ils s’en occupent tant et si bien que les pèlerins affluent. Bientôt, ils ne suffisent plus à la tâche et c’est en 1902 que les Oblats se voient confier l’œuvre. Dès leur arrivée au Cap, les Oblats construisent une résidence et aménagent les jardins. En 1955 débute la construction de la basilique actuelle qui s’échelonnera jusqu’en 1964.

© Missionnaires Oblats

Mission des archives

La mission actuelle du Sanctuaire en fait un lieu d’accueil pour les pèlerins en quête de sens. Le Sanctuaire est « […] un lieu d’accueil et d’accompagnement des chercheurs de sens et des assoiffés de Dieu.[2] » Les archives sont partenaires de cette mission. En effet, « Pour l’Église, les archives sont, en quelque sorte, le lieu de la mémoire des communautés chrétiennes […][3] » Pour les pèlerins et les chercheurs en quête de sens, les archives proposent des pistes de réflexion. Elles n’ont pas qu’une fonction historique, elles sont aussi porteuses de la spiritualité des communautés et acteurs religieux qui les ont animés et qui les animent encore.

Inventaire des archives

Lorsque l’on entre dans le local des archives du Sanctuaire, ce qui frappe le regard, c’est l’abondance des documents. Voici ce qu’on y retrouve :

  • 14 mètres linéaires de documents textuels
  • env. 3 000 documents iconographiques
  • 1474 disques vinyle
  • 750 bobines de ruban magnétique
  • 1102 cassettes audio
  • 170 vidéocassettes
  • 31 cahiers de sketchs de films
  • env. 50 documents cartographiques

1.        Les documents textuels

Les boîtes de 10 cm rassemblent les documents historiques les plus anciens. Elles se divisent en sept séries :

  • Histoire mariale du Canada
  • Congrès marial
  • Culte marial
  • Histoire du Sanctuaire
  • Oblats de Marie Immaculée
  • Église canadienne et de Trois-Rivières
  • Photographies

D’autres documents textuels se trouvent parmi seize classeurs. Ils renferment des documents plus récents, sans pour autant être contemporains. Parmi eux se trouvent les documents du père Barabé, ancien recteur du Sanctuaire et des documents sur la visite du pape Jean-Paul II en 1984.

Plusieurs boîtes de rangement (81) contiennent des documents récents ou récemment traités qui  portent sur les activités du Sanctuaire telles que : les pèlerinages, les anniversaires, le festival de l’Assomption, Noël en lumières, les neuvaines, l’animation liturgique et la pastorale. On y trouve aussi des photographies et des documents sur la construction de la basilique.

2.      Les documents audiovisuels

Les documents audio-visuels témoignent des activités du Studio Radio Marie en opération au Sanctuaire de 1947 à 1979. Le studio enregistre sur fil métallique et sur ruban et bande magnétique en plastique, acétate et polyester ainsi que, plus tard, sur disques vinyles[4]. Le studio Radio Marie enregistre des causeries, chants, musiques, sketches et neuvaines pour des millions d’auditeurs[5]. Aussi, la communauté oblate du Sanctuaire participe à la prière du matin et à la retransmission du chapelet à la radio[6]. « Le lieu devient un véritable centre artistique où se groupent et se perfectionnent ensemble poètes et musiciens, paroliers et chanteurs.[7] »

On y retrouve 1474 disques vinyle, 750 bobines de ruban magnétique, 1102 cassettes audio, 170 vidéocassettes, 6 carrousels de diapositives et 31 cahiers de sketchs de films.

© Missionnaires Oblats

3.       documents iconographiques et cartographiques

Les documents iconographiques sont conservés dans des meubles en métal. Dans leurs tiroirs on a rangé des photographies, des négatifs et des diapositives. Les cartes et plans, au nombre d’une cinquantaine, sont roulés et entreposés dans un meuble en bois.

4.      Les livres et les objets

Les livres et les objets sur le culte marial ont été rangés dans de petites boîtes (167) où ils côtoient des images sacrées, calendriers, brochures et cartes postales sur Marie. On y retrouve aussi des objets de dévotion comme des chapelets, médailles, croix, reliques et médaillons.

Conclusion

Les archives du Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap sont d’une grande valeur historique. Méconnues, elles reçoivent peu de visiteurs. C’est certainement un aspect à développer pour le Sanctuaire qui reçoit déjà des pèlerins de partout dans le monde, car il possède des archives en nombre et en qualité suffisantes pour recevoir les chercheurs et les citoyens en quête de leur histoire.

***

Pour en savoir plus:

https://www.sanctuaire-ndc.ca/fr/

 

[1] Pierre-Olivier Tremblay, recteur du Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap, courriel du 8 mai 2017.

[2] Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap. S.d. Notre mission, page web repérable à : https://www.sanctuaire-ndc.ca/fr/mission-3.html consultée le 14 février 2017.

[3] Commission pontificale pour les biens culturels de l’Église. 1997. La fonction pastorale des archives ecclésiastiques, Vatican : Actes du Saint-Siège. Disponible à : http://www.vatican.va/roman_curia/pontifical_commissions/pcchc/documents/rc_com_pcchc_19970202_archivi-ecclesiastici_fr.html

[4] Tremblay, Laurent omi. 1988. Notre-Dame et son peuple. Montréal : Rayonnement, p. 73. Livre disponible ici : https://www.abebooks.com/NOTRE-DAME-Peuple-Tremblay-Laurent-o.m.i-Rayonnement/8673274077/bd

[5] Idem.

[6] Panneton, Jean. 2002. Le diocèse de Trois-Rivières 1852-2002. Sillery : Septentrion, p. 171. Disponible chez les Libraires : http://www.leslibraires.ca/livres/diocese-de-trois-rivieres-le-jean-panneton-9782894483367.html

[7] Tremblay, op. cit. p. 73.

2 réflexions sur “Un trésor méconnu : Les archives du Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap

  1. Bonsoir et merci pour cet article. J’ai effectué plusieurs visites au Sanctuaire par le passé pour mieux documenter ma compilation Résurrection! (Mucho Gusto; 2012), toujours à la recherche -sans succès- de plusieurs documents que vous listez ici. Je suis bouche-bée. Je crois bien qu’un nouvelle visite s’impose! Merci.

  2. Pingback: Canadian History Roundup – Week of May 14, 2017 | Unwritten Histories

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