Congrès/Profession

L’avenir de l’archiviste abordé autrement

Dans le cadre du projet Reporteurs étudiants 2019, nos reporteurs ont eu, entre autres, à rédiger des comptes rendus de conférences. Ce compte rendu a été rédigé par Paméla Gagnon.

De plus en plus d’importance est accordée à l’avenir de la profession d’archiviste dans la littérature, la formation et les congrès. En cette période de remaniement de la profession, entre autres par la révision du référentiel de compétences des professionnels de l’information, il est astucieux d’explorer le sujet de différentes perceptives. Lors de la première journée du 48e congrès de l’Association des archivistes du Québec, deux conférenciers ont analysé les offres d’emploi et l’impact des milléniaux sur l’avenir de l’archivistique.

***

Conférence : Les raisons d’être de l’archiviste : Qu’est-ce que l’offre d’emploi peut nous apprendre sur l’avenir de notre profession ?

Conférencier : Ghislain Thibault, Centre de recherche en civilisation canadienne-française, Université d’Ottawa

Une étude d’offre d’emploi

La première partie de la conférence a laissé place à M. Ghislain Thibault du Centre de recherche en civilisation canadienne-française de l’Université d’Ottawa. Intitulé Les raisons d’être de l’archiviste : Qu’est-ce que l’offre d’emploi peut nous apprendre sur l’avenir de notre profession?, le conférencier a présenté les résultats préliminaires de son étude des offres d’emploi sur un échantillon canadien de 2016 à 2019. Ces résultats ont fait ressortir les tâches principales effectuées par les archivistes de différents milieux ainsi que les tendances actuelles.

Des points intéressants sont ressortis de son étude tels que le fait que les employeurs demandent de plus en plus aux professionnels d’avoir des compétences multidisciplinaires. Cet élément confirme la nécessité grandissante de développer un éventail de connaissances pour les archivistes.

Qu’est-ce qu’un archiviste?

L’étude du conférencier Thibault soulève les malentendus entourant la profession. La rigidité des définitions de tâche dans le milieu public va à l’encontre des changements constants des tâches des archivistes. De surcroit, la multiplicité des titres de poste illustre l’incompréhension vis-à-vis du travail de l’archiviste. La profession a encore beaucoup de travail à faire pour être comprise par les employeurs.

***

Conférence : Attache ta tuque ! Les milléniaux débarquent dans les postes de cadre en gestion de l’information (GI)

Conférencière : Suzy Freitas, Emploi et Développement social Canada

Attache ta tuque, les milléniaux débarquent!

La seconde partie, présentée par Suzy Freitas d’Emploi et développement social Canada, démystifie les impacts de la génération des milléniaux. Celle-ci a été particulièrement influencée par l’arrivée de l’internet et par le besoin de l’immédiat. L’accessibilité à une foule d’information a mené les milléniaux à apprendre par eux-mêmes. De plus, la rapidité des évolutions technologiques les a poussés à s’adapter rapidement et constamment.

Sur le plan carrière, les milléniaux sont plus entreprenants, désirant faire bouger les choses, soit en montant des échelons dans une compagnie ou même en fondant leur propre entreprise. Influencés, entre autres, par la crise économique de 2008, ils ne croient plus à la stabilité et à l’emploi à vie. Le monde virtuel fait partie de leur quotidien et il devient essentiel de l’utiliser ainsi que de se mettre fréquemment à jour.

Des changements pour les employeurs

Cette génération force les employeurs à ajuster leur tir pour maintenir la fidélité de leurs employés. Les fonds de pension ne les intéressent pas à cause de l’absence de stabilité d’emploi. Les milléniaux visent un bon équilibre entre emploi et vie personnelle. Ils sont connectés dans le présent (la mentalité du «là, maintenant») et veulent pouvoir profiter de leur vie personnelle là, maintenant. Les milléniaux prônent le changement, ils veulent donc de la flexibilité dans leur emploi et la possibilité d’avoir une plus grande autonomie. Affectés par la rapidité des changements technologiques, ils ne croient pas à la pertinence des stratégies à long terme. Pour eux, tellement de choses peuvent se passer en cinq ans qu’un plan réalisé maintenant perdra son intérêt ou devra être grandement modifié. Les employeurs doivent donc prioriser :

  • La conciliation travail-vie personnelle
  • La formation
  • Le feedback
  • Les avantages sociaux

Les défis des milléniaux

Les milléniaux sont confrontés à de nombreux défis dans leur milieu de travail.  Leur désir de rapidité se heurte à une bureaucratie lente et lourde. Ils font face, de plus, à du personnel ayant beaucoup d’expérience avec peu de nouvelle formation. Ce personnel cherche souvent, au contraire, une stabilité et est réfractaire au changement. Leur expérience les pousse d’ailleurs à croire qu’ils ont l’expertise sans devoir suivre de nouvelles formations.

Les postes de cadre en gestion de l’information

L’objectif final de la conférence de Suzy Freitas était de réfléchir aux impacts de l’arrivée des milléniaux dans des postes de cadre en gestion de l’information. Les milléniaux cherchent plus de liberté d’action par rapport à la bureaucratie. Ils misent plutôt sur des projets à court terme appuyés d’une rétrospective rapprochée et soutenue. À l’aise avec les technologies, ils préfèrent des solutions virtuelles et misent sur le changement des vieilles pratiques en place.

Nouvelles générations, nouveaux défis

La génération des milléniaux, comme les générations avant elle, apporte son lot de changement et nécessite une adaptation constante des employeurs. Toutefois, l’adaptation ne se fait pas aussi rapidement que les milléniaux le désirent et ils doivent alors composer avec ce défi. Suivant cette génération, la génération Z s’adapte encore plus rapidement aux technologies, devenant une sorte de 6e sens pour eux. Il faut donc s’attendre à de nouveaux défis sur le marché du travail à leur arrivée.

Une réflexion sur “L’avenir de l’archiviste abordé autrement

  1. Si je résume la deuxième conférence :
    – les milléniaux sont les jeunes, biberonnés aux nouvelles technologies, pleins de dynamisme et qui veulent de la flexibilité et de l’autonomie tout en conciliant vie pro/privée et des avantages sociaux et qui sont dans l’immédiateté, comme la mémoire d’un poisson rouge dans un bocal
    – les autres (les vieux donc), « avec expérience mais peu de nouvelles formations » (parce qu’ils croient qu’ils peuvent s’en passer), aiment la stabilité, les vieilles pratiques et sont réfractaires au changement…
    Bonjour les clichés!!!! Je prédis beaucoup de désillusions aux jeunes qui, en braves petits moutons, ont intégrés le fait qu’ils devraient changer sans arrêt en croyant que cet état de fait est leur choix, alors que ce sont les employeurs (publics et surtout privés) qui mènent la danse. Quand au fait qu’il ne faut pas faire de stratégie à long terme, ça me fait penser aux poules sans tête qui courent dans tous les sens avant de mourir… Aucun doute, il faut savoir adapter ses projets en cours de réalisation, mais il faut quand même réfléchir au sens de ce qu’on fait et avoir une idée de ce vers quoi on veut tendre…
    Faites attention quand même, les milléniaux, un jour ou l’autre, on devient toujours le vieux de quelqu’un qui croit qu’il est plus intelligent, plus dynamique, plus ceci, plus cela… et vu que l’évolution technique va de plus en plus vite, il est fort probable que vous serez rapidement poussés dehors par les suivants, malgré votre soi-disant 6ème sens!!!
    Bonne journée à tous, de la part d’une vieille, néanmoins chargée d’archivage électronique, un truc qui n’existait même pas quand elle a commencé à travailler c’est-à-dire quand les milléniaux n’étaient même pas nés^^!

Laisser un commentaire