Fonction : Diffusion

Compte-rendu de la Table-ronde sur la diffusion archivistique

par le Comité Région Montréal de l’AAQ

Le mardi 8 novembre dernier se tenait en mode virtuel une Table-ronde sur la diffusion archivistique à laquelle trois professionnelles de choix pour le sujet, Sara Bélanger, Sarah Kouyaté et Annaëlle Winand (voir ci-bas pour la biographie des professionnelles), ont discuté de leurs projets et expériences respectifs sous le thème de la diffusion.

Elles ont débuté la soirée par nous présenter des projets de diffusion auxquels elles ont contribué, ainsi que certains autres qui les ont marqués par leur originalité ou leur objectif. Ainsi, nous avons été introduits au Portail des Augustines, à Chronoscope, au projet Cadavres exquis, à Lavoute.tv, aux expositions à l’Écomusée ainsi qu’au projet d’archives Prelinger, pour ne citer que ces exemples.

Par la suite, la discussion s’est orientée vers les principaux défis qu’elles ont pu apercevoir ou rencontrer. Des sujets tels que la gestion des droits d’auteurs, les contenus à caractère raciste / discriminatoire (des termes utilisés qui ne sont plus socialement acceptables aujourd’hui), les contenus sensibles ou privés (des images scientifiques d’opération explicite ou qui concernent des enfants) ont été abordés dans l’optique qu’ils peuvent créer de la réticence chez l’archiviste en regard de la diffusion. Il est évident que plusieurs réflexions s’affrontent parfois ; le besoin de témoigner de l’existence de ces contenus, l’embargo ou l’euphémisation du contenu et la diffusion de l’information véritable. La priorisation des contenus à diffuser, ainsi que la nécessité de faire des choix afin d’être représentatif et diversifié dans le contenu est également un défi qui a été évoqué durant la soirée. Une façon évoquée de mieux cerner la ligne conductrice est par le médium utilisé ; par exemple, les iconographies sont habituellement très populaires sur les médias sociaux. La difficulté de faire connaître largement le projet de diffusion a également été un enjeu soulevé. Lier son projet de diffusion à l’actualité ou à un moment précis de l’année (fête nationale) permettrait de susciter plus d’engouement. Il a été souligné de ne pas négliger la promotion du projet de diffusion (idéalement de garder un peu du budget, lorsque possible). Il est possible de contacter les médias traditionnels, de rédiger des articles soi-même, de participer à des conférences, ou même, à des tables-rondes 😉. Bref, toutes les occasions sont bonnes pour passer le mot.

Ensuite, le sujet des indicateurs de performance a été amené, à savoir comment mesure-t-on le succès d’un projet de diffusion? Plusieurs pistes de réponses ont été évoquées, particulièrement relatives au mode de diffusion en soi. Bien qu’il soit relativement plus facile de détenir de l’information statistique pour les projets de diffusion impliquant des plateformes numériques (statistiques de visites, de clics, de géolocalisation de la consultation), il n’est pas impossible de recueillir de l’information avec les expositions en présentiel (certains musées ont des capteurs de visites, les ventes de billets ou encore un sondage remis à la fin de l’exposition). Les médias sociaux sont également un bon moyen de recueillir de l’information et de mesurer l’engouement par les mentions j’aime, les partages ainsi que les commentaires.

Afin de clore la soirée, les trois panélistes nous ont partagé des pistes de réflexion sur leurs projets de diffusion de rêve, avec lesquels on leur souhaite le plus de succès possible.

L’enregistrement de la Table-ronde est DISPONIBLE ICI pour les membres de l’AAQ, si vous souhaitez voir ou revoir la soirée.

Nous remercions les trois participantes pour la conversation enrichissante, ainsi que Michel Champagne et Cynthia Viau-Mainville, respectivement à l’animation et à la modération de la soirée.

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Biographies des professionnelles :

Annaëlle Winand

Annaëlle Winand est chercheuse postdoctorale auprès du département des sciences historiques de l’Université Laval (Québec). Elle détient un doctorat en sciences de l’information obtenu auprès de l’École de bibliothéconomie et des sciences de l’information (Université de Montréal). Elle est par ailleurs diplômée d’une maîtrise en histoire et archivistique de l’Université de Louvain (Belgique) où elle a également travaillé en tant qu’archiviste. Ses recherches se concentrent sur les notions d’archive(s), d’inarchivable et d’impensé archivistique dans les pratiques filmiques et vidéographiques expérimentales de réemploi et dans le domaine des archives de communauté. Elle est activement impliquée dans divers projets de recherche dont « Autres archives, autres histoires : Les archives d’en bas au Québec et France » (Université Laval, Québec et Université d’Angers, France).

Sarah Kouyaté

Sarah Kouyaté possède un baccalauréat en histoire de l’Université de Montréal, avec concentration sur le 20e siècle et l’histoire de l’Amérique du Nord et des minorités, et un certificat en gestion des documents et des archives de l’Université du Québec à Montréal. Elle a effectué pendant son certificat un stage à Exporail : Musée ferroviaire canadien qui lui a beaucoup appris sur la réalité dans un centre d’archives. Elle est depuis peu contractuelle avec l’Écomusée du Fier monde en tant qu’assistante aux collections où elle participe principalement à la documentation et à l’inventaire des collections. Elle y apprend également davantage sur la muséologie en apportant son aide au montage et au démontage des expositions.

Sara Bélanger

Sara Bélanger détient un baccalauréat en histoire, une maîtrise en histoire ancienne de l’Université Laval ainsi qu’un certificat en archivistique. Œuvrant depuis plus de quinze ans dans le monde des archives, Madame Bélanger a occupé le poste d’historienne-archiviste responsable du Centre d’archives au Monastère des Augustines entre mars 2018 et septembre 2022. Elle a aussi travaillé au Centre d’archives des Sœurs de Saint-François d’Assise de Lyon et à celui du Musée Royal 22e Régiment de la Citadelle de Québec à titre de chargée de projet aux archives et aux expositions muséales. Depuis le mois d’octobre 2022, elle agit à titre de conseillère en gestion de l’information au Directeur des poursuites criminelles et pénales. Du patrimoine religieux, en passant par le monde militaire et désormais celui de la justice, elle a toujours eu à cœur la mise en valeur des archives. Madame Bélanger a réalisé et participé à plusieurs projets de diffusion dans le cadre de ses divers emplois. Enfin, depuis quelques années, elle donne des formations et des conférences portant notamment sur la diversité des stratégies et des tactiques de diffusion en archivistique.

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