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Visite à Honfleur pour le 400e anniversaire de la présence francophone en Ontario

par Michel Prévost, archiviste en chef de l’Université d’Ottawa

ontario400J’ai eu le privilège d’accompagner les 11 et 12 octobre, la ministre déléguée aux Affaires francophones de l’Ontario, Mme Madeleine Meilleur, ainsi que la délégation du 400e anniversaire de la présence francophone en Ontario à Honfleur, en Basse-Normandie. La délégation s’est rendue dans ce magnifique port de mer afin de souligner le départ à cet endroit, en 1615, du grand explorateur français Samuel de Champlain pour les Pays-des-Haut, l’Ontario d’aujourd’hui.

Pour l’occasion, la ministre Meilleur et Mme Nathalie Odéon-Papin, première adjointe au maire d’Honfleur, ont dévoilé dans le parc Champlain une magnifique plaque en mémoire de l’explorateur. On trouve la même plaque commémorative de la Fiducie du patrimoine ontarien à la baie Georgienne, où le père de la Nouvelle-France s’est rendu en 1615 pour rencontrer et nouer des liens solides avec les Hurons-Wendat.

Les nombreux participants de l’Ontario français et de la France ont senti beaucoup d’émotions lors de ce dévoilement, puisqu’on se trouvait presque au même endroit où Champlain a quitté, il y a 400 ans, ce lieu pour venir explorer une partie du territoire de l’Ontario.

De mon côté, j’ai rappelé aux dignitaires présents l’importance de ce voyage de Champlain pour l’Ontario. En effet, ce visionnaire est le premier, en 1615-1616, à cartographier l’Ontario et à décrire ses paysages et ses richesses. De plus, Champlain est aussi le premier à nous renseigner sur les mœurs et les coutumes des Amérindiens, particulièrement les Hurons-Wendat. Il établit aussi des liens diplomatiques et commerciaux avec les nations autochtones. On connaît l’importance des alliances et du commerce des fourrures pour le développement de la Nouvelle-France au XVIIe et XVIIIe siècle.

Par ailleurs, j’ai rappelé l’importance du rêve de Champlain de coloniser cette partie de l’Amérique du Nord que l’on voyait auparavant presque uniquement comme un comptoir pour les fourrures.

Somme toute, Champlain serait très fier de voir qu’aujourd’hui, dans l’ancien Empire français en Amérique du Nord, des millions de personnes parlent encore la langue de Molière dont plus de 600 000 dans les anciens Pays-d’en-Haut, l’Ontario.

Cela dit, même si Samuel de Champlain était un grand visionnaire, jamais il n’aurait pu s’imaginer que 400 ans après son départ d’Honfleur, des francophones de l’Ontario viendraient lui rendre un vibrant hommage en dévoilement une magnifique plaque en son honneur dans un parc champêtre portant fièrement son nom.

Bref, il ne fait pas de doute que cet homme d’exception, un des plus grands explorateurs de son époque, se serait émerveillé de constater que son grand rêve est devenu réalité.

Sur une note plus personnelle, j’aimerais souligner le rayonnement exceptionnel de Mme Meilleur qui a été une ambassadrice extraordinaire lors de notre séjour en France. Je la remercie vivement de m’avoir invité à titre d’archiviste en chef de l’Université d’Ottawa à l’accompagner pour rappeler l’importance de Samuel de Champlain dans le cadre du 400e anniversaire la présence française en Ontario.

Ce séjour m’a aussi permis de réaliser plusieurs entrevues dans les médias français et de présenter à M. Lawrence Cannon, ambassadeur du Canada à Paris, un survol historique de la présence francophone en Ontario depuis 400 ans.

Enfin, l’archiviste de la Ville d’Honfleur, Pierre Jan, m’a fait visiter les Archives municipales qui cachent des documents du XVIIe siècle. Contrairement à plusieurs villes de la Normandie, Honfleur n’a jamais connu de grands feux et n’a pas été bombardée pendant la Seconde Guerre mondiale. C’est ce qui explique pourquoi ce port pittoresque possède, aujourd’hui, un si riche patrimoine bâti et archivistique.

Michel Prévost, archiviste en chef de l’Université d’Ottawa, pose fièrement devant la plaque de Champlain, à Honfleur. PHOTO : Denis Vaillancourt

Michel Prévost, archiviste en chef de l’Université d’Ottawa, pose fièrement devant la plaque de Champlain, à Honfleur. PHOTO : Denis Vaillancourt

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